Atelier sur l'abolition de la Peine de Mort à Bafoussam

Bilan de l'Atelier sur la Peine de Mort à Bafoussam : Vers une Abolition au Cameroun

Le mercredi 7 août 2024, la salle de réunion de la délégation de Tourisme de Bafoussam a été le cadre d'un atelier crucial organisé par Actions des Chrétiens pour l'abolition de la Torture (ACAT), avec la participation en tant qu'organisation invitée de l’association ARAILD. Cet atelier avait pour objectif principal de mutualiser les efforts et de renforcer les capacités de plaidoyer en faveur de l'abolition de la peine de mort au Cameroun.

L'atelier s'est déroulé en trois grandes étapes :

1. Projection d'un Court-Métrage et Débat : La journée a débuté par la projection d'un court-métrage suivie d'un débat approfondi. La question centrale posée après la projection était : « La peine de mort a-t-elle des origines africaines ? » Les discussions ont permis de conclure que la peine de mort trouve effectivement ses racines en Afrique et qu'elle y persiste encore aujourd'hui.

2. Exposé sur le Droit Pénal Camerounais et Stratégies pour l'Abolition : Un exposé détaillé a été présenté sur la législation camerounaise relative à la peine de mort, accompagné d'une réflexion sur les stratégies nécessaires pour son abolition. La question principale était : « Qu'est-ce qui justifie aujourd'hui le maintien de la peine de mort au Cameroun ? » Les échanges ont révélé que, malgré les efforts déployés, la position du Cameroun sur cette question reste hybride et complexe. En parallèle, plusieurs stratégies ont été proposées pour avancer vers l'abolition :

• Multiplication des plaidoyers et sensibilisation : Intensifier les actions de plaidoyer et de sensibilisation pour mobiliser l'opinion publique et les décideurs.

• Soumission des résultats des plaidoyers au Parlement : Présenter les résultats des plaidoyers aux autorités parlementaires pour encourager une révision législative.

• Suivi des résultats soumis : Assurer un suivi rigoureux des résultats soumis pour garantir qu'ils sont pris en compte dans le processus législatif.

• Partage des rapports alternatifs avec les institutions internationales : Diffuser les rapports alternatifs aux partenaires techniques et financiers du Cameroun, ainsi qu'aux institutions internationales, pour renforcer la pression en faveur de l'abolition.

  Travaux de Groupe et Restitution :

  Les participants ont été répartis en groupes pour discuter de deux questions majeures : « La peine de mort est-elle utile, oui ou non ? » Les conclusions des groupes ont été unanimes : la peine de mort n'est pas justifiée. Ils ont souligné que ce châtiment viole un droit fondamental, celui à la vie, et qu'il est cruel, inhumain et dégradant. De plus, la peine de mort est discriminatoire et irréversible, rendant son application irréparable.

En conclusion, les participants ont convenu qu'il est inacceptable de répondre à un crime par un autre crime. La réflexion collective a renforcé l'idée que la peine de mort est incompatible avec les principes des droits de l'homme et les aspirations vers une justice plus humaine. L'atelier, soutenu par ACAT et enrichi par la participation d’ARAILD, a marqué une étape significative dans la lutte pour l'abolition de la peine de mort au Cameroun.